Absente des traités d’architecture jusqu’au XIXe siècle mais promue par les avant-gardes, la notion d’« espace », bâti et habité, possède différentes significations, de la plus concrète, en tant que « lieu plus ou moins délimité où l’on peut se situer » à la plus conceptuelle, comme l’intervalle laissé « vide » entre des limites, plus ou moins matérialisées. L’élaboration d’un projet d’architecture apparaît comme une manière progressive de lever l’indétermination de ses propres limites spatiales. La notion de surface-limite, introduite dans les volumes 7 et 8, montre ici sa valeur opératoire dans toute approche morphologique. Les deux modes fondamentaux d’expression architectonique de ces limites, soit par masses bâties soit par intervalles non bâtis, sont éclairés par l’analyse de deux exemples canoniques : la Villa Almerico de Palladio et un projet de maison à trois cours conçu par Mies van der Rohe. Après une présentation raisonnée du processus de mise en forme, l’auteur décline les principales figures usuelles de la composition, illustrées par une soixantaine d’études de cas puisés dans l’ère préindustrielle comme dans le XXe siècle.