Pour l’Internationale situationniste, l’urbanisme occupe une place spécifique en tant que forme spatiale de domination de la marchandise ou comme décor naturel du capitalisme. Ce recueil de textes sur la ville et l’architecture s’attache à restituer le caractère polémique et révolutionnaire du programme artistique et politique de ce mouvement. Il démontre le rôle primordial joué par la ville, vue comme lieu privilégié de naissance des grandes mutations de la société française au début des années 1960. Les manifestations de Mai 1968 concrétiseront ce rôle de la rue comme lieux, « situations » d’expressions protestataires et de détournement des éléments appartenant à la sphère de l’ordre établi. Pour les situationnistes, la vraie construction est celle des barricades, et l’état d’urbanité maximum, celui de la ville en fête et insurgée. La première partie de l’ouvrage présente des textes écrits avant le lancement officiel du mouvement de 1954 à 1957. La deuxième reprend une sélection de textes publiés dans la revue Internationale situationniste entre 1957 et 1972. La dernière partie regroupe des écrits de Guy Debord et plusieurs essais de Constant sur New Babylon. Ces derniers comptent parmi les inédits de cette anthologie. Chacune de ces parties est précédée d’une introduction retraçant les principaux évènements de la période et soulignant les concepts fondamentaux développés dans les textes.