Le chez-soi, dans les pratiques de l’habiter ou dans les idéologies et conceptions du logement, est intrinsèquement marqué par la dualité ouverture/fermeture : l’ouvrir à l’air, à la lumière et aux vues agréables ainsi qu’à la proximité avec des familiers ; le refermer et préserver son intimité des regards et de l’intrusion.
Une telle dialectique ne concerne pas que les limites et dispositifs physiques qui relient et séparent les sphères privatives, collectives et publiques de l’habitat mais touche aux questions des rapports entre individus. Ainsi peut se comprendre la longue lignée de discours et projets sur ces liens supposés à la fois sociaux et spatiaux, aux visées tantôt défensives, tantôt conviviales.
Transition, prolongement, espace intermédiaire, voisinage : l’auteur éclaire les enjeux et références de cette quête d’un entre-deux, en s’attachant aux apports des sciences humaines au même titre qu’aux doctrines des architectes et urbanistes. Utopies sociétaires ou communautaires, apologie de la maison, hygiène et pittoresque de la rue, essor de la copropriété, clarification gestionnaire des espaces libres, exigences sécuritaires : ces conjonctures de l’entre-ville et logement ont pour dernier avatar l’engouement actuel pour la résidentialisation.