Cet essai explore les interactions contemporaines entre la photographie et l’espace urbain. Ainsi quelles images la photographie peut-elle renvoyer de la ville d’aujourd’hui et, en retour, la désintégration spatiale de la métropole n’impliquerait-elle pas l’anéantissement de la représentation même ? Offrant une vision crépusculaire de la ville, de ses franges comme de ses désordres, la photographie contemporaine, notamment la composition de ses images, se nourrit de la décomposition de l’espace. Voilà pourquoi l’irreprésentable (déchets, chantiers, boue …) en devient l’objet privilégié au même titre que les fractures, le désastre, la désolation.
En analysant les démarches de photographes contemporains qui, par le jeu de leurs instantanés, proposent des trajectoires spatiales, révèlent des traits formels, stigmatisent des écarts, l’auteur démontre que si l’on ne peut parler de « mort de l’image », il n’y a plus à l’heure actuelle aucune figuration possible d’une unité urbaine devenue fictionnelle. Il insiste de même pour resituer la relation photographique à la ville dans le cadre d’une esthétique généralisée.
Recourant à des analyses esthétiques autant qu’anthropologiques, cet ouvrage révèle de quelle manière la photographie se constitue actuellement en critique ironique de l’urbanisme moderne.
