Ruine

Collection Passage

9,00 

Forme amoindrie mais point amorphe de la matière et des efforts humains, la ruine est à la fois une réalité architecturale qui s’expose dans sa décrépitude et une idée philosophique : la ruine de toute présence et de tout présent. Aux sublimes fragments archéologiques et à leur attrait font écho la tragédie de la guerre et ses dévastations. Reste qu’il s’agit de survivre à des ruines : voilà ce qui fait d’elles une expérience de la vie. De l’épreuve de la perte à laquelle nous sensibilise l’œuvre d’art à l’incertitude du devenir nichée au sein de l’idée de progrès, la ruine dit plus que la chose qui s’expose. Foyer d’une pensée pour l’absent, la ruine vaut par la fonction critique qu’elle exerce à l’égard de ce qui devrait rester caché, oublié. Elle livre ainsi sa vraie nature comme instrument méthodologique pour ausculter un état de crise. Cet ouvrage cherche à cerner l’attrait universel des ruines, qui se rattache à l’exigence de l’ombre face à la radicalité des Lumières. Il veut montrer qu’un tournant est opéré dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, qui se singularise par un traitement nouveau des monuments en péril, avec les écrits de Volney ou de Diderot. Le pouvoir de poétisation et la fonction critique des ruines s’expriment mieux qu’ailleurs en architecture. Pour le penseur allemand George Simmel les ruines démontrent toujours les limites des entreprises humaines.

Parution
Décembre 2017 (1re édition 2007)
Nombre de pages
108 pages
Intérieur
10 illustrations en noir
Format
115 x 210 mm
ISBN
978-2-915456-40-0