À la fois érudit et accessible, cet ouvrage de synthèse éclaire les diverses facettes de la notion d’« usage » en architecture et en urbanisme, notion aussi cruciale qu’insaisissable. Écrit par un sociologue dont les recherches ont porté aussi bien sur le travail des architectes que sur la vie de leurs œuvres, le livre théorise pas à pas cette notion en la resituant sur le plan des multiples contradictions qui la traversent : entre normalisation et création, détermination et négociation, contrainte et tolérance, programmation et imprévisibilité, intentions architecturales et réception, fonctionnalisme et participation. Si l’usage est un code, l’application du code dans les usages donne lieu à différents arbitrages résultant d’interactions entre les individus et les espaces pratiqués. L’usage est un stock de références sociales et morales, mais il est un code transactionnel en permanence négocié selon les situations. Les objets architecturaux sont perçus et pratiqués par leurs usagers en fonction d’une chaîne de sens qui relève de registres différents. Chaque perception et chaque pratique d’un objet architectural et urbain mènent à des significations croisées en termes de commodité, de réception esthétique, d’ambiance, de coût, de service, de coprésence, d’image sociale.
