La vue et la lumière sont des facteurs indissociables. Ils renvoient avant tout aux sens d’un sujet qui observe et explore visuellement un espace, en position fixe ou en se déplaçant. Intégrer ces questions à la conception d’une architecture implique une suite d’opérations en partie conscientes, en partie spontanées, qui anticipent le phénomène de perception et qui mobilisent à la fois la mémoire et l’intellect de l’architecte. Deux thèmes sont ici approfondis : d’une part les parcours spatio-temporels, caractéristiques de certains dispositifs classiques de l’architecture occidentale tels que les enfilades ou certaines séquences urbaines « à plusieurs mains » dans les villes anciennes ; d’autre part le jardin d’agrément, qui offre quant à lui un vaste éventail de procédés scéniques. Trois exemples canoniques sont étudiés : un jardin de la Renaissance tardive, la Villa d’Este à Tivoli, inspiré du Songe de Poliphile ; un jardin de tradition sino-japonaise, l’ermitage de Katsura, avec sa suite de maisons de thé autour d’une grande pièce d’eau ; un jardin préromantique d’inspiration anglo-chinoise, près de la Bastille, typique de la fin des Lumières parisiennes.
